CONGO : HOSPITALISATION D’UN MEMBRE DE L’OPPOSITION DÉTENU


OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Modeste Boukadia, un membre de l’opposition congolaise, a été hospitalisé pour la troisième fois parce qu’il a été blessé lors d’un passage à tabac par des surveillants pénitentiaires le 15 novembre 2016. Aucune enquête n’a été ouverte sur ces faits. Cet homme est incarcéré à la prison centrale de Pointe-Noire depuis plus d’un an.
Modeste Boukadia a été admis pour la troisième fois à la clinique Guenin le 24 janvier parce qu’il a été blessé lors d’un passage à tabac par des surveillants de la prison centrale de Pointe-Noire le 15 novembre 2016. Ces violences lui ont causé deux fractures des lombaires, une hypertension et un problème cardiaque.
Modeste Boukadia, président du parti d’opposition Cercle des démocrates et républicains du Congo (CRDC), a été arrêté par la police le 15 janvier 2016. Il a été interpellé à son arrivée à l’aéroport international Maya-Maya de Brazzaville parce que la chambre pénale de la cour d’appel de Pointe-Noire l’avait condamné par contumace en avril 2014 pour sa participation à l’organisation d’une manifestation pacifique. Une peine de 30 ans de travaux forcés a été prononcée à son encontre.
Aux termes de l’article 316 du Code de procédure pénale congolais, si une personne condamnée par contumace est arrêtée, sa peine est annulée et elle doit être rejugée ; c’est le cas de Modeste Boukadia. Après que cet homme a passé six mois en détention provisoire et s’est vu refuser une libération sous caution une fois, la chambre pénale de la cour d’appel de Pointe-Noire lui a finalement accordé une libération sous caution, assortie d’une assignation à résidence, le 20 juin 2016. Le ministère public a interjeté appel de la décision devant la Cour suprême. Cependant, elle l’a fait le 29 septembre 2016 alors que le droit congolais prévoit un délai maximal de 10 jours. Modeste Boukadia doit rester en prison jusqu’à ce qu’il soit statué définitivement sur cet appel.
DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en français ou dans votre propre langue :
appelez les autorités congolaises à diligenter rapidement une enquête approfondie, impartiale et transparente sur les violences dont Modeste Boukadia a été victime et à traduire en justice les responsables présumés de ces agissements dans le cadre de procès équitables, sans recours à la peine de mort ; appelez-les à le libérer immédiatement, à moins qu’il ne soit inculpé d’une infraction dûment reconnue par la loi, conformément au droit international et aux normes connexes ;priez-les instamment de lui fournir une protection efficace pendant sa détention et de veiller à ce qu’il bénéficie des soins médicaux dont il pourrait avoir besoin ; engagez-les à veiller à ce que, en attendant sa libération, il soit protégé de la torture et des autres formes de mauvais traitements ; demandez-leur de mettre fin aux manoeuvres d’intimidation et au harcèlement, sous toutes leurs formes, dont sont victimes des membres de l’opposition et des défenseurs des droits humains au Congo, notamment du fait de l’utilisation abusive du système judiciaire.

VEUILLEZ ENVOYER VOS APPELS AVANT LE 13 MARS 2017 :
Président de la République
Denis Sassou-Nguesso
Présidence
Palais du Peuple, quartier Plateau
Brazzaville, Congo

Formule d’appel : Your Excellency, / Monsieur le Président,
Ministre de la Justice
Pierre Mabiala
Ministère de la Justice
B. P. 2497
Brazzaville, Congo

Courriel : mmafdp@yahoo.fr
Formule d’appel : Dear Minister, / Monsieur le Ministre,
Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques du Congo dans votre pays. Insérez les adresses ci-dessous : Name, Address 1, Address 2, Address 3, Fax numberEmail addressSalutation .
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.
ACTION URGENTE
CONGO. HOSPITALISATION D’UN MEMBRE DE L’OPPOSITION DÉTENU
COMPLÉMENT D’INFORMATION
Le 21 août 2013, des militants et des sympathisants du CDRC on été arrêtés par la police à Pointe-Noire parce qu’ils projetaient un défilé pacifique pour demander la démission du gouvernement et l’organisation d’une convention nationale à titre urgent. Cette plateforme devait permettre de débattre de la formation d’un gouvernement d’unité nationale. Les personnes concernées ont comparu devant la chambre pénale de la cour d’appel de Pointe-Noire et ont été inculpées d’atteinte à la sûreté de l’État. Un jugement a été rendu le 9 avril 2014. Sur les 28 prévenus, 13 ont été relaxés et libérés, Modeste Boukadia a été condamné par contumace à 30 ans de travaux forcés et les 14 autres, à des peines d’emprisonnement allant de deux à sept ans.
À sa soixante et onzième session, tenue du 17 au 21 novembre 2014, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a estimé que la privation de liberté des 14 membres du CDRC était arbitraire. Il a demandé à l’État congolais de les libérer sans délai et de prendre les mesures nécessaires pour compenser le préjudice matériel et moral qu’ils ont subi, notamment en leur accordant une indemnisation raisonnable et adaptée, conformément à l’article 9 (paragraphe 5) du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Modeste Boukadia, qui a été jugé par contumace, n’est pas mentionné dans la décision du Groupe de travail mais il a été inculpé et condamné dans le cadre de la même affaire.
Dans une lettre adressée au président de l’organisation Union Congo le 26 avril 2016, la responsable du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), Ermina Notarangelo, a fait part de l’engagement de la délégation de l’Union européenne (UA) à collaborer durablement avec les autorités congolaises afin de suivre les progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la décision du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire concernant les 14 membres du CDRC.
Le 25 octobre 2015 a eu lieu un référendum visant à modifier la Constitution de la République du Congo et à permettre, entre autres, au président en exercice de briguer un troisième mandat en 2016.
Depuis l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 20 mars 2016 et la réélection du président Denis Sassou-Nguesso, les autorités congolaises ont arrêté plusieurs personnalités politiques de premier plan et leurs collaborateurs, notamment les responsables de campagne des anciens candidats Jean-Marie Michel Mokoko et Okombi Salissa, qu’elles accusent d’avoir porté atteinte à la sécurité nationale.
Nom : Modeste Boukadia
Homme
AU 28/17, AFR 22/5567/2017, 30 janvier 2017

 

Livre : Ça tiendra bien jusqu’en 2017


ca-tiendra-bien-jusqu-en-2017

Est-ce un livre que les électeurs doivent lire avant d’aller voter ?

Quelques chapitres listent des séries de dysfonctionnements causés par les erreurs ou les incompétences des politiques, et les suivants continuent chacun axé sur un thème, en étant un dossier à charge.

A lire, il semble que les prises de position d’un ministre ou du gouvernement sont décidées à partir de motivations fondées sur des arguments autres que la raison d’état, et les décisions prises en vertu de bons sentiments mal compris.

Le gouvernement est socialiste ? Donc il défend les pauvres ! Mais si les pauvres s’enrichissent, ils ne voteront plus pour nous. Donc il faut les laisser pauvres et les empêcher de s’enrichir. La lecture fait penser que c’est ce raisonnement shadock sous-jacent qui explique la chasse à l’élitisme avec par exemple la fin des classes bi langues ou la suppression d’une bourse majorée pour les lauréats du bac avec mention très bien.

Le principe d’égalité est compris dans une acception absurde, comme si en son nom, à la vue d’un manchot, on décidait de couper un bras à tous les autres.7La danse étrange qu’est la vie publique est une danse sur place : action du gouvernement, réaction des citoyens, rétropédalage du gouvernement.

Le slogan de campagne « Le changement, c’est maintenant » devait-il être compris comme la reformulation de Tancrède dans le Guépard « Il faut que tout change pour que rien ne change » ?

Le livre dénonce la politique de la communication en remarquant qu’on ne peut pas communiquer sur une politique inexistante. C’est la « bougitude ». Il montre les déclarations que prennent des ministres importants et qui ne sont que des effets d’annonce démagogiques puisque ses propres services ont déjà acté le contraire. Et tant pis si cette tentative d’exister coûte une fortune. Je vous laisse voir à quelle occasion.

« L’important, c’est que j’arrose. L’important c’est que j’arrose les médias » semblent entonner les héritiers du parti à la rose.

Pourquoi un personnel politique si intelligent et si instruit a-t-il si peu de prise sur le monde réel ? Pourquoi n’arrive-t-il pas à résoudre ou du moins à amortir les chocs du chômage et des crises économiques ?

Le livre répondrait-il à cette question en faisant remarquer le statut des élus ?

Avant les élus étaient des fonctionnaires qui retournaient dans leur corps d’origine quand ils étaient battus ou remerciés. Leur morgue n’avait d’égale que l’assurance de retrouver une place au chaud dès que les idées qu’ils soutenaient étaient battues par le suffrage universel. Mais en attendant ils agissaient dans le cadre de leurs idées.

Maintenant, ce sont des politiciens qui n’ont pas d’autres métiers. Ils ne savent rien faire d’autre. Leur problématique se réduit à durer coûte que coûte pour éviter un chômage sans indemnité. Toute leur énergie semble viser cet objectif. Et tant pis pour l’état. Tant pis pour les citoyens.

Les auteurs de ce livre, qui sont invités sur les plateaux TV, sont journalistes au magazine « Le Point », propriété de l’un des hommes les plus riches et les plus influents de France, Monsieur François Pinault.

Est-ce anodin ?

Est-ce à dire que l’establisment envoie un coup de semonce à celui qu’il a soutenu ?

Dans le prière d’insérer, on lit que

l’action des gouvernements depuis une décennie est une mascarade.

Une décennie ? Depuis la fin du mandat de Monsieur Chirac ?

Prière d’insérer

« De toute façon, ça tiendra bien jusqu’en 2017… »

C’est ainsi que François Hollande s’exprime parfois devant des proches.

À quoi se réfère-t-il ?

À lui ?

À notre pays ?

Ou plus simplement à ce système de gouvernement qui dissimule l’inertie sous une incroyable mise en scène pratiquée d’ailleurs avec le même cynisme par ses prédécesseurs ?

Réformes en trompe-l’œil, choc de simplification qui n’a jamais eu lieu, concours de pauvreté entre présidentiables, affectations ministérielles délirantes, lutte acharnée des réseaux au sommet de l’État… l’action des gouvernements depuis une décennie est une mascarade.

Des voyages calibrés pour endormir la presse aux déplacements destinés à neutraliser les mécontents à coups de subventions en passant par ces ministres qui tremblent devant d’obscurs syndicalistes : nos dirigeants font semblant de moderniser la France. Alors que les menaces s’accumulent sur le pays, l’essentiel de leur temps est en fait consacré… à leur propre survie.

Dans ce nouveau livre nourri d’innombrables anecdotes, racontées par les auteurs avec leur férocité habituelle, Sophie Coignard et Romain Gubert, journalistes au Point et auteurs du best-seller L’Oligarchie des incapables, dévoilent une incroyable réalité : nous ne sommes plus gouvernés !

Auteurs : Sophie Coignard, Romain Gubert

Chez Albin Michel

Livre : Quand l’Etat tue la Nation


quand-l-etat-tue-la-nation

Robin RIVATON

Aujourd’hui, la France est en voie de désagrégation. Contrairement à ce qu’affirme une génération d’intellectuels en mal de combats, le coupable ce n’est pas la Nation mais l’Etat. Le combat pour la Nation est essentiel mais il ne passera pas par plus de contrôles, de frontières ou de normes.

Aujourd’hui, la France est en voie de désagrégation. Les déclinistes ne manquent pas une occasion de nous le rappeler. Ils recensent les défaites multiples qui ont condamné notre pays, ici une révolution libertaire, là une dépression généralisée, quand ils ne pointent pas directement du doigt une partie du corps social comme responsable de nos malheurs.
C’est un raccourci bien séduisant d’incriminer la Nation, de la présenter raciste les soirs d’élections, antisémites au fil des émissions, dépressive tout au long de l’année. La France est fragmentée, a perdu en cohésion mais ce n’est pas parce que les Français ont égaré leurs valeurs. Contrairement à ce qu’affirme une génération d’intellectuels en mal de combats, le coupable, ce n’est pas la Nation mais l’Etat.
La Nation peut sembler affaiblie ou anémiée mais il ne lui faut qu’une occasion pour reprendre vie. C’est l’Etat impotent, démissionnaire dans sa politique éducative, inefficace dans sa politique de redistribution, défaillant dans sa politique d’emploi, qui est à la source de nombre de nos problèmes. L’Etat a patiemment créé la société immobile qui tue en silence toutes chances de promotion sociale, stérilise le risque et hypothèque l’avenir. Cette société immobile qui pousse à la prédation de richesses rares, dresse les uns contre les autres et désagrège.
Le combat pour la Nation est essentiel mais il ne passera pas par plus de contrôles, de frontières ou de normes.

Livre : Ce que doit faire le (prochain) président


ce-que-doit-faire
Pour redresser la France il faudrait un programme plus dynamique que celui de François Fillon. On pouvait s’attendre à ce que notre auteur propose des réformes plus énergiques que celles de François Fillon. Or c’est exactement l’inverse.

« On se demande parfois si les hommes politiques ont vraiment saisi, à gauche comme à droite, l’urgence de la situation… En fait ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent ».

Dans l’introduction de son livre (« Ce que doit faire le (prochain) président », Albin Michel, 20 euros), Agnès Verdier-Molinié critique le programme de François Fillon. Elle a sans doute raison.

Est-il raisonnable d’espérer redresser économiquement la France, c’est-à-dire rendre nos entreprises compétitives vis-à-vis des entreprises allemandes, leurs principales concurrentes, en baissant leurs charges de 40 milliards d’euros en cinq ans, alors que la différence est actuellement de 200 milliards (selon la Cour des comptes et Rexecode) ?

Est-il vraisemblable d’« harmoniser » nos dépenses publiques avec celles de l’Allemagne en se contentant de baisser de 500.000 en cinq ans les effectifs de nos fonctionnaires alors que la différence avec l’Allemagne est, à population égale,  de 1.800.000 ?

Pour redresser la France il faudrait un programme plus dynamique que celui de François Fillon.

Aussi Agnès Verdier-Molinié propose-t-elle d’excellentes réformes, absentes du programme de François Fillon, qui permettraient de résister aux oppositions qu’un tel programme susciterait :

  • Opposition des syndicats : suppression de leurs subventions publiques, vote des grèves à bulletins secrets, interdiction des grèves de solidarité ou politiques
  • Opposition des élus nationaux : référendum d’initiative populaire obligatoire après signature d’une pétition par 500.000 électeurs
  • Opposition des élus locaux : réformes constitutionnelles les contraignant à des économies, suppression des départements, fusions de communes, suppression de leur action à l’étranger, etc.

On pouvait donc s’attendre à ce que notre auteur propose des réformes plus énergiques que celles de François Fillon. Or c’est exactement l’inverse!

PRÉVISIONS ÉCONOMIQUES 2017 Pays par pays


Voici les prévisions de croissance du FMI pour l’année à venir

https://labs.letemps.ch/interactive/2017/horizon-2017/

Soutenue par des proches de Trump, la colonie de Beit El «sent le vent tourner»


 

beth-el

Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis, David Friedman, s’est beaucoup investi en faveur de l’implantation proche de Ramallah, en Cisjordanie, dont les habitants sont à l’avant-garde du combat pour le Grand Israël.

Avec ses allées impeccables, ses alignements de maisons familiales et ses jardins bien entretenus, Beit El (La maison de Dieu) pourrait faire penser à un quelconque lotissement middle class de la grande banlieue parisienne. Sauf que cette colonie de 157 hectares créée en 1977 se trouve à quelques kilomètres au nord de Ramallah (Cisjordanie occupée) et que ses 7000 habitants sont à la pointe du combat pour le Grand Israël.

Parmi les 146 grandes colonies créées par l’Etat hébreu depuis la conquête des territoires palestiniens durant la guerre des Six jours (juin 1967), Beit El est également l’une des rares à avoir bénéficié de larges subsides privés provenant des Etats-Unis. A partir de la fin des années 1980, ceux-ci ont été canalisés par les Amis des institutions de Beit El, une association présidée par David Friedman, un avocat d’affaires new-yorkais que Donald Trump a nommé ambassadeur des Etats-Unis en Israël au lendemain de son élection à la présidence.

Etudiants fers de lance de la colonisation

La proximité entre cet avocat et le nouveau locataire de la Maison-Blanche explique sans doute pourquoi ce dernier a donné 10 000 dollars à Beit El. Mais il n’est pas le seul, la famille de Jared Kushner (son gendre) s’est également fendue de 38 000 dollars. David Friedman s’est vraiment investi en faveur de Beit El. Il a d’ailleurs organisé de nombreux dîners de collecte en sa faveur dont le dernier s’est tenu en décembre 2016 à New York.

Sur le terrain, ces dons ont servi à créer et à développer des yeshivot (écoles talmudiques) dont les élèves, éduqués dans le culte du Grand Israël, deviennent ensuite les fers de lance de la colonisation. Parmi les «perles» de Beit El figure d’ailleurs une yeshiva préparant ses étudiants à servir à des fonctions de commandement dans les unités d’élite de Tsahal (l’armée).

«Où est le mal?», interroge Yaacov Katz, alias «Katzele», l’un des fondateurs de Beit El. «David Friedman est un ami fidèle. Il nous aide en tant que juif pieu et parce qu’il sait que nous avons raison sur le fond. Lui et de nombreux autres généreux donateurs permettent donc au projet du Grand Israël de se concrétiser sur le terrain. C’est très bien.»

«Trump nous aidera»

Barbe grise, silhouette massive et voix rocailleuse, cet ancien député à la Knesset et ex-président du parti d’extrême droite Union nationale est une figure mythique de la colonisation. Il est en contact permanent avec David Friedman auquel il a, jusqu’à ces dernières semaines, régulièrement rendu visite aux Etats-Unis. «Il m’a dit et répété que Donald Trump nous aidera et je le crois», lâche-t-il.

A part les yeshivot et les écoles, il n’y a pas grand-chose à Beit El: un petit vignoble et une fabrique artisanale de tefiline (objet du culte juif utilisé à l’occasion de la prière du matin). La plupart des colons travaillent donc à Jérusalem et lorsqu’ils se déplacent en voiture, ils passent à côté de plusieurs villages palestiniens avec lesquels ils n’ont quasiment aucun contact.

Quant aux élèves des écoles talmiudiques, ceux qui résident dans les colonies voisines de Psagot et d’Ofra se déplacent en autobus blindé. A la sortie des cours, la plupart répètent comme un mantra que «les choses vont changer» et que l’annexion d’une partie de la Cisjordanie occupée par Israël «n’est plus qu’une question de temps».

«Le vent tourne en notre faveur»

Y croient-ils vraiment? En tout cas, ils se confortent l’un l’autre dans l’idée que le grand frère américain va désormais les protéger. «Grâce à Donald Trump, l’ONU, l’Unesco, et toutes autres organisations internationales contrôlées par les arabes ne pourront plus rien contre nous», assène Jonathan, étudiant à Beit El depuis deux ans. Et de poursuivre: «Il est évidemment trop tôt pour juger le nouveau président, mais nous sentons bien que le vent tourne en notre faveur.»

Kippa en tricot gris sur le sommet du crâne, Michaël, un autre étudiant de la yeshiva, estime lui aussi que «le monde a changé». Mais il réfléchit longuement en lissant les poils de sa fine barbiche avant de livrer le fond de sa pensée. «Le fait que [le premier ministre] Benyamin Netanyahou ait annoncé la reprise des constructions dans nos yishouvim [communautés] est un signe encourageant même si 100 appartements seulement sur les 2500 annoncés sont planifiés à Beit El.»

Dans cette colonie comme à Psagot, à Ofra, et dans les autres yishouvim de Cisjordanie, les colons se réjouissent en tout cas du vote prévu lundi soir par la Knesset de la «loi de régularisation» légalisant l’accaparement de terres privées palestiniennes sur lesquelles plusieurs colonies ont été construites. «Grâce à cette loi, les Palestiniens ne pourront entreprendre aucune procédure contre nous, jubile Michaël. Grâce à elle, le phénomène que vous appelez erronément «colonisation» et que nous considérons comme un retour naturel à notre terre ancestrale est en train de s’enraciner très profondément. Et pour toujours.»

Livre : La droite et la gauche, horizon indépassable des démocraties


droite-gauche-macron

Droite et gauche ont encore de longs jours devant elles. Dans son dernier ouvrage, l’essayiste et historien Olivier Meuwly affirme leur pérennité en dépit des apparences contraires. Leur affaiblissement profiterait aux extrêmes, avertit l’auteur.

Non, la droite et la gauche ne sont pas obsolètes. Elles restent fondamentales dans le débat politique contemporain, quoi qu’essaie de prétendre un Emmanuel Macron. Ni la mondialisation, ni la révolution numérique, ni les nouvelles technologies ne feront disparaître cette dualité politique majeure héritée de la Révolution française, qui structure depuis lors toute la pensée et l’action politiques.

Telles sont les thèses que l’historien et essayiste vaudois Olivier Meuwly développe dans son dernier ouvrage, «La droite et la gauche, hier, aujourd’hui et demain – Essai historique sur une nécessité structurante» (Slatkine). Avec en, filigrane, une conviction: loin d’être une vieille lune, l’opposition entre la droite et la gauche protège les sociétés politiques d’une atomisation favorisant les extrêmes. Et de rappeler que l’un des premiers prophètes de la disparition de la gauche et de la droite s’appelait… Charles Maurras.

Liberté et égalité

Certes, droite et gauche n’ont plus du tout le même sens aujourd’hui qu’au début du XXe siècle ou au milieu du XIXe. Bien qu’elle recoupe peu ou prou l’opposition des deux principes fondateurs de la démocratie, la liberté et l’égalité, la ligne de fracture qui sépare autant qu’elle identifie les deux camps n’a pas cessé d’évoluer.

Survolant plus de deux siècles d’histoire, de 1798 à nos jours, l’auteur décrit une dualité étonnamment plastique, où la même idée – le libéralisme par exemple – peut aisément naître dans un camp avant de passer avec armes et bagages dans l’autre.

Nationalismes de gauche et de droite

Autre exemple, très contemporain celui-ci: en Espagne ou en Grèce, «c’est au nom de la nation bafouée que des partis, inspirés par des idéaux normalement classés à l’extrême gauche, ont pris leur envol» (p. 207). Si le nationalisme peut être de droite ou de gauche, la question reste de savoir, aujourd’hui, si les partis traditionnels – droite «républicaine» et gauche «de gouvernement» – ne vont pas se trouver dépassés par des mouvements aux contours idéologiques mal identifiés dont le parangon est, en Italie, le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo.

C’est dans l’analyse de la situation des quarante ou cinquante dernières années que les observations de l’auteur prennent tout leur sens. La thèse de l’obsolescence programmée de la droite et de la gauche est un produit typique des Trente Glorieuses, rappelle Olivier Meuwly. Raymond Aron contribua beaucoup à l’accréditer, lui qui aimait à dire qu’être de droite ou de gauche, c’était être mentalement hémiplégique.

L’histoire n’a pas eu de fin

Pour autant, ni Mai-68, ni l’émergence de l’écologie, ni celle de la «nouvelle droite» n’ont eu raison des catégories traditionnelles de la droite et de la gauche. Et la chute du Mur en 1989, si elle ouvre une phase de recomposition idéologique, ne marque nullement la «fin de l’histoire», comme a pu le faire croire l’expression souvent mal interprétée de Francis Fukuyama. En Allemagne avec Schröder, en Grande-Bretagne avec Blair, et après le virage pris par les sociaux-démocrates dans les pays nordiques, la gauche cherche une «troisième voie» qui déchire les militants en Suisse aussi.

La crise financière de 2008 marque cependant une nouvelle rupture, et elle est profonde. Cette fois, «la démocratie représentative semble à bout de souffle», écrit Olivier Meuwly. Marqués à gauche, des mouvements spontanés surgissent, d’Occupy Wall Street à Nuit debout, tous en marge des forces politiques traditionnelles. Lesquelles, de gauche ou de droite, sont plus ou moins contraintes aux mêmes politiques économiques d’austérité.

Le centre, un lieu de passage

Dans de telles conditions, le binôme traditionnel droite-gauche est-il dépassé? Sa disparition profiterait aux extrêmes, craint Olivier Meuwly, pour qui «les centre droit et centre gauche doivent se repenser s’ils veulent survivre, en osant accepter les tourments qui harcèlent leurs camps respectifs».

Pour la gauche, cela signifie admettre les limites de l’Etat providentiel et bureaucratique, comme celles d’une migration incontrôlée. Et à droite, reconnaître que le capitalisme financier a fait des dégâts considérables. La solution, au centre? Nullement. Car le centre, comme il le dit joliment, «n’est qu’un lieu de passage».

Droite et gauche ont surtout à découvrir de nouvelles manières de s’opposer pour produire une politique lisible et suffisamment rassembleuse dans leurs camps respectifs pour déjouer les pronostics les plus pessimistes – la montée des extrêmes. Mais attention aux faux-semblants: le «front républicain» que certains ont cru pouvoir dresser contre le Front national en France n’a guère de consistance. Il n’y a pas de gouvernement possible en dehors d’un cadre fixé par la droite et la gauche, conclut l’ouvrage.


Olivier Meuwly: La droite et la gauche hier, aujourd’hui et demain – Essai sur une nécessité historique structurante. Editions Slatkine 2016, 211 p.

Le premier génocide du XXe siècle Hereros et Namas dans le Sud-Ouest africain allemand, 1904-1908


nana-1nana-2

En 1904, en réaction aux règles imposées par l’administration coloniale allemande ainsi qu’aux abus et maltraitances des colons, une révolte éclate dans le Sud-Ouest africain allemand, aujourd’hui la Namibie. Les forces du Deuxième Reich la répriment avec brutalité et mettent en défaite les Herero.

Un ordre d’extermination – émis par le général Lothar von Trotha le 2 octobre 1904 – enjoint les troupes du Kaiser à tuer sans distinction, condamnant ainsi hommes, femmes et enfants. Les Nama prennent à leur tour les armes contre les Allemands et subissent le même sort que les Herero.

Dans les camps de concentration ouverts en 1905, comme ceux de Windhoek, Swakopmund et Shark Island, les prisonniers Nama et Herero sont éliminés par le travail et succombent à la maladie, aux mauvais traitements et à la malnutrition. Des crânes de victimes sont alors envoyés en Allemagne à des fins de recherches scientifiques raciales.

Entre 1904 et 1908, environ 80% du peuple herero et 50% du peuple nama vivant sur le territoire de l’actuelle Namibie ont été exterminés par les forces du Deuxième Reich, soit environ 65 000 Herero et 10 000 Nama.
En passe d’être reconnu publiquement par la République fédérale d’Allemagnecomme génocide, ce crime de l’histoire coloniale africaine est aujourd’hui considéré comme le premier génocide du XXe siècle.

À travers une exposition riche de nombreux documents d’archives, d’objets et de photographies, le Mémorial de la Shoah propose pour la première fois en France d’aborder cet événement encore très largement méconnu du grand public, et devenu un sujet de recherche depuis le milieu des années 1990.

Au milieu du XIXe siècle, les peuples qui vivent dans la région qui correspond aujourd’hui au centre de la Namibie sont les Herero, Nama, Basters, Damara, Khoisan et Ovambo. Vers 1840, alors que les premiers missionnaires rhénans débarquent dans la colonie, la majeure partie du centre de la Namibie est passée sous le contrôle du capitaine Oorlam Jonker Afrikaner et ses vassaux herero, Kahitjene et Tjamuaha.

Certains chefs herero s’allient avec les missionnaires afin d’obtenir protection et biens matériels ; les missions deviennent alors d’importants centres d’échanges commerciaux et diplomatiques. À la disparition d’Afrikaner et de Tjamuaha en 1861, l’hégémonie des Oorlam s’effondre et c’est le fils de Tjamuaha, Kamaharero, qui s’impose alors comme le plus puissant de la génération des chefs herero indépendants.

Dans les années 1880, d’incessantes disputes autour des pâturages dégénèrent en un conflit prolongé avec Hendrik Witbooi, un leader instruit et charismatique qui a réussi à rassembler les clans nama et oorlam dans le Sud.

Le protectorat du Sud-Ouest africain allemand est proclamé le 7 août 1884. Au cours de la décennie qui suit, la colonisation peine à se mettre en place : les gains financiers sont dérisoires et bien que le premier gouverneur, le haut-commissaire du Reich, Heinrich Ernst Göring, nommé en 1885, réussisse à entériner un «traité de protection» avec Kamaharero, les Allemands ne peuvent en réalité lui offrir aucune assistance contre Witbooi. Lorsque Göring commet l’impardonnable erreur de toucher à un ancestral lieu de sépulture herero, Kamaharero, furieux, annule leur accord. En 1888, inquiet pour sa sécurité, Göring n’a d’autre alternative que de quitter précipitamment le protectorat.

Exposition qui se tient du 25 novembre 2016 au 12 mars 2017 au Mémorial de la Shoah à Paris

#GENOCIDEHERERONAMA

Israël: le système Arrow 3 opérationnel


fuce

Le système de bouclier anti-missile balistique israélien Arrow 3 a été transferré à l’armée de l’air israélienne, a annoncé son constructeur. Le missile serait capable d’intercepter des missiles balistiques dans l’espace exo-atmosphérique.

Le système Arrow 3 a été financé avec le soutien des Etats-Unis et mis au point conjointement par la société Israeli Aerospace Industries (IAI) et Boeing.

Alors que le Arrow 2, opérationnel depuis 2000, est  conçu pour intercepter des projectiles dans l’atmosphère, le missile Arrow 3 lui, évolue dans l’espace exo-atmosphérique. « Les ogives des missiles se détachent pour devenir des satellites «kamikazes» capable de poursuivre et frapper leurs cibles » indique le constructeur, pouvant même détruire des satellites selon le Président de l’agence spatiale israélienne.

Ces tirs en très haute altitude sont destinés à détruire en toute sécurité des missiles à têtes nucléaires, biologiques ou chimiques qui pourraient viser Israël. Tel Aviv exprime régulièrement son inquiétude à propos des capacités balistiques iraniennes.

Arrow 3 assure donc la «  couche haute  » du bouclier israélien. Le niveau inférieur est assuré par l’intercepteur mobile Iron Dome (Dome de Fer) de Rafael. Déjà déployé, il a été très sollicité, avec des résultats très satisfaisants selon les israéliens, notamment durant la guerre de Gaza en 2014.

La couche intermédiaire israélienne, appelé David’s Sling ou Magic Wand (Littéralement la Fronde de David ou Baguette Magique) est un missile à 2 étages  avec une portée de 300 km (50-75 km d’altitude).

Myriam Benraad, Irak, la revanche de l´histoire, De l’occupation étrangère à l´État islamique


livre-iraq

Le livre de Myriam Benraad met en perspective la transition géopolitique que subit le Moyen-Orient et en particulier l´Irak. Pour comprendre l´émergence de l´État islamique en Irak, il importe de se référer à des temporalités historiques différentes, l´État islamique se revendiquant de l´époque du premier califat. En réalité, il constitue véritablement une recomposition de différentes connivences politiques provoquées par la chute du régime de Saddam Hussein et l´occupation américaine. Saddam Hussein s´est longtemps présenté comme l´ultime défenseur du monde arabo-musulman tout en affichant une vitrine laïque et multiconfessionnelle. C´est ce double registre qui lui a permis de maintenir son pouvoir, la révolution iranienne de 1979 l´ayant poussé à davantage investir le langage théologico-politique. Pendant la seconde guerre du Golfe, le dictateur s´était référé au siège de Médine de 627 et à la traîtrise d´Ibn al-Alqami, ministre chiite qui avait fomenté un complot contre le calife Al Moutassem (833-842).

Après la chute de Saddam Hussein en 2003, la résistance à la présence américaine s´est concrétisée par la complicité entre milieux baasistes et djihadistes. Myriam Benraad met en évidence une logique d´agrégat des résistances en évoquant également la filiation salafiste. Son livre est truffé de portraits de leaders concurrentiels en insistant sur la multiplicité des facteurs, géographiques, religieux et politiques. En l´occurrence, sa thèse peut être énoncée de la manière suivante : l´émergence de l´organisation État islamique repose sur l´échec du fédéralisme, le retrait prématuré des troupes américaines faute d´avoir soigné la transition et l´humiliation des sunnites après la chute de Saddam Hussein. Le « réveil des tribus »2 sunnites a été long, mais il s´est accéléré au début des années 2000. En outre, la « débaasification » de l´Irak a fait surgir une pluralité d´acteurs revendiquant une légitimité politique dans la reconstruction du pays. Pour les Sunnites, nous trouvons par exemple le Comité des oulémas musulmans3 formé par le cheikh sunnite Hareth Soulayman al-Dahri qui contestait la présence des occupants américains après 2003. À l´opposé, d´autres forces sunnites rejoignent le gouvernement transitoire avec le Parti national démocratique de Nasser al-Chadarchi, le Mouvement des démocrates indépendants d´Adnan al-Pachachi4et le Parti islamique irakien. Cette partition des mouvances sunnites est au cœur des difficultés du pays.

Le siège de Fallouja est déterminant dans l´analyse des troubles en Irak. Fallouja est une ville historique importante avec des origines babyloniennes. « Son champ religieux se décline autour de trois grandes tendances : des confréries soufies, une branche des Frères musulmans et une mouvance islamiste autrefois quiétiste et aujourd´hui politisée »5. Myriam Benraad montre d´ailleurs que c´est dans cette ville marchande et profondément religieuse que se jouent les clivages théologico-politiques fondamentaux. Les mouvements soufis se déclinent autour de deux écoles de pensée : la Qaderiyya liée historiquement au théologien Abd al-Qader al-Gaylani mort à Bagdag au XIIsiècle et la Naqchbandiyya, héritière du théologien Bahaouddin Naqchband et présente en Irak depuis le XIIIsiècle. Ces deux mouvements ont participé à la résistance contre la présence des troupes américaines6. Un Conseil des moujahidin est constitué en avril 2004 et l´émirat de Fallouja, en tant que régime islamiste, est institué avec la terreur, la prohibition et l´imposition de la chari´a7. Cette ville est devenue en même temps le sanctuaire de la résistance à l´occupation américaine et le laboratoire des réseaux djihadistes. Au fond, en 2004 et en 2005 se joue déjà ce qui s´est produit par la suite dans tout le pays. L´opération militaire du 4 avril 2004 (Vigilant Resolve) s´est soldée par un échec. L´administration de Paul Bremer (gouverneur américain transitoire de l´Irak) a peiné à contrôler cette enclave devenue de facto martyre. L´humiliation sunnite a été à son paroxysme et s´est traduite par un fort sentiment de revanche.

Les élections législatives du 30 janvier 2005 ont vu la victoire des chiites et des kurdes et une réorganisation des rapports de force politiques en Irak. Dans le même temps, la menace salafiste s´est faite plus pressante avec l´adoubement d´Al-Zarqawi par Al-Qaïda en 2004 et auparavant un manifeste rédigé par deux djihadistes irakiens, Abou Fadel al-Iraqi et Abou Islam al-Ansari. Comme le constate l´auteure, « à la fin de l´année 2006, la salafisation du soulèvement sunnite a permis à Al-Qaïda d´imposer son primat idéologique et militaire, tout en enclenchant une dynamique de communautarisation parmi les populations sunnites »8. C´est le 12 octobre 2006 qu´une alliance politique des mouvements sunnites annonça la création de l´État islamique d´Irak (Dawla al-´Iraq al-islamiyya) sous l´autorité d´Abou Omar al-Baghdadi9. Ces mouvances se réfèrent explicitement à l´époque du prophète puisqu´elles scellent une Alliance des embaumés (Hilf al-mutayibin), « formule renvoyant au serment d´entraide qui avait été conclu entre les membres du clan Mahomet, les Banou Hachem, et scellé par du parfum »10. L´échec du fédéralisme a provoqué une facture communautariste très profonde avec un risque d´élimination de certaines minorités. Le livre offre une image géopolitique précise de la relation entre les grandes puissances dans la région. La Turquie, l´Iran et l´Arabie Saoudite jouent plus un rôle de déstabilisation en raison de leur concurrence.

Le livre de Myriam Benraad est à lire pour comprendre que cette transition géopolitique recouvre également une rivalité théologique profonde. « Outre le réengagement de la communauté internationale qui, avant l´été 2014, s´était éloignée du Moyen-Orient et de ses tourments, seule une relance de ces transitions par les acteurs modérés encore présents dans ces pays pourra permettre au monde arabe de s´extraire d´une dialectique tragiquement devenue son tombeau : le chaos ou la dictature ».